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Action collective des Day Scholars : un juge de la Cour fédérale dit au Canada de « marcher le pas » sur la réconciliation

Kamloops, C.-B. – Dans une décision judiciaire remarquable récemment rendue, un juge de la Cour fédérale a fustigé le Canada pour son approche du recours collectif des Day Scholars.

Alors que les Day Scholars ont échoué dans leur tentative d’obtenir une ordonnance de frais avancés, rare et difficile à obtenir, le juge Harrington n’a pas ménagé ses critiques à l’égard de la stratégie de litige choisie par le Canada, notant que « les demandeurs sont en train de mourir »1 et demandant rhétoriquement : « Est-il [ L’intention du Canada] d’enfoncer [les demandeurs] dans la pauvreté et la faillite avant que cette affaire ne soit jugée ? »2

Les « Day Scholars » sont des personnes qui ont fréquenté un pensionnat indien détenu et exploité par le gouvernement fédéral pendant la journée, mais qui sont retournées chez elles le soir. Les externats ont subi la même destruction de langue et de culture que les autres élèves des pensionnats indiens, mais ont été injustement et arbitrairement exclus de la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens de 2006. Le juge Harrington a déclaré qu’il était « plus que satisfait » que l’affirmation des Day Scholars soit « d’importance publique » et « prima facie méritoire ».3

Les externats sont l’un des rares groupes qui ont subi les méfaits de la politique canadienne sur les pensionnats indiens et qui n’ont pas encore reçu d’indemnisation appropriée pour les préjudices subis, malgré l’appel à l’action de la CVR exhortant le Canada à faire exactement cela. Comme l’a reconnu le juge Harrington, « ces plaignants ont été laissés pour compte. »4 Les Day Scholars restent déterminés à demander une indemnisation juste et égale aux mêmes conditions que les autres survivants des pensionnats indiens.

Les Day Scholars sont découragés par le fait que le Canada continue d’adopter une approche de la « terre brûlée » dans ce litige. Contrairement à l’approche du Canada à l’égard de la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens et de la Convention de règlement relative aux externats indiens (McLean), le Canada s’appuie sur toutes sortes de moyens de défense juridiques pour nier la responsabilité des préjudices subis par les externats, continuant même de nier qu’il y ait jamais eu un « Politique uniforme relative aux pensionnats indiens5 ». Comme l’a noté le juge Harrington, le Canada « a répété tous les moyens de défense énoncés dans l’exposé de la défense original, à l’exception de la prescription. Fait significatif, les mêmes défenses potentielles « n’ont pas empêché le Canada de s’entendre avec les élèves qui résidaient dans les écoles ».6 Si le Canada mettait en œuvre toutes ses défenses prévues, le juge Harrington a fait remarquer que le litige « prendrait des années » et coûterait aux Les plaignants « des millions de dollars 7 ».

Le juge Harrington a terminé son jugement par un message clair pour le Canada :

[54] À la veille de ma retraite, je pars avec le paragraphe 4 de la défense modifiée de la Couronne qui sonne dans ma tête :

Le Canada reconnaît également que la réconciliation sera favorisée en résolvant l’héritage de ces écoles. Le Canada s’est engagé à réaliser une telle réconciliation, y compris tous les externats qui pourraient avoir subi un préjudice en raison de leur fréquentation des pensionnats, leurs descendants et toute communauté autochtone qui a subi des pertes en raison des impacts supplémentaires des externats…

[55] J’espère que le Canada ne continuera pas simplement à parler, mais qu’il suivra maintenant le pas.

[56] Je partirais aussi avec une pensée passagère : « Je vais vous dire un grand secret, mon ami. N’attendez pas le jugement dernier, il a lieu tous les jours » (Albert Camus, La Chute, « Éditions Gamillard, 1956).

« Les Day Scholars en ont assez des belles paroles de ce gouvernement sur la réconciliation. Nous sommes fatigués de parler. Le juge Harrington a tout à fait raison. Si la réconciliation signifie quelque chose pour ce gouvernement, ils doivent marcher dans la bonne voie », a déclaré la chef des Tk’emlups te Secwepemc, Rosanne Casmir.

« Il est difficile de voir la stratégie du gouvernement en matière de litiges comme autre chose qu’une stratégie cynique pour nous conduire à la pauvreté et à la faillite en dépensant d’énormes sommes d’argent des contribuables en litiges », a déclaré le Dr Matthew Coon Come, ancien chef national de l’Assemblée des Premières Nations Nations. « Qu’est-ce que le Canada attend? Attend-il que tous les survivants des pensionnats meurent? Est-ce la stratégie du Canada?

« C’est plus que frustrant », a déclaré le chef de la nation shíshálh Warren Paull. « Le Canada reconnaît qu’un terrible tort a été commis. Le Canada dit vouloir régler l’héritage des pensionnats. Alors qu’est-ce qui l’arrête ? Juste est juste. Les externats ne demandent que le même accord que les autres survivants de la terreur des pensionnats indiens ont reçu.


1 Gottfriedson c. Canada, 219 CF 462 [« Gottfriedson »] au para 48.
2 Gottfriedson au paragraphe 49.
3 Gottfriedson au paragraphe 24.
4 Gottfriedson au paragraphe 6.
5 Gottfriedson au paragraphe 46.
6 Gottfriedson au paragraphe 45.
7 Gottfriedson au paragraphe 48.

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